- Journal de Noé -

Édition publiée le Vendredi 10 Octobre 2025

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Vie associative du Club Noé

Il aurait été difficile d’introduire ce journal sans vous partager quelques nouvelles du front.

Une alerte vous a été partagée lors de la dernière Assemblée Générale du 6 Juin dernier. Le Club Noé figurait relativement soudainement sur la liste des organisations en voie de disparition. Une météorite budgétaire liée au contexte économique national menaçait de s’abattre sur nous.

Aux dernières nouvelles et grâce à un travail remarquable des membres de notre Bureau – composé des co-président.es dévoilé.es dans notre Journal de Janvier (par ce clic) – cette météorite a été immobilisée. Elle lévite encore dans notre ciel – il nous faut maintenant la repousser.

Depuis notre Séminaire du 5 Septembre, de nouvelles perspectives se dessinent pour soutenir notre modèle économique et nouer de nouvelles coopérations – avec vous.

Chronique de Noé - Vulnérabilité & Coopération

La Chartreuse de Neuville est un monastère. C’est également un tiers-lieu. Une architecture historique aux abords de Montreuil-sur-Mer (Pas-de-Calais), qui catalyse des dynamiques entrepreneuriales, sociales et environnementales. C’est à ces égards que le Club Noé a été invité à présenter son action et son prisme – l’Économie de la Fonctionnalité et de la Coopération (EFC) – auprès d’entrepreneurs des territoires alentours ce Mardi 16 Septembre dernier.

La vulnérabilité était la thématique affichée de la conférence qui suivait notre intervention. D’abord surpris par cette accroche, les liens inattendus entre cette notion et notre prisme m’ont finalement enjoué à l’idée d’écrire cette chronique.

Atteint d’un cancer incurable, Alexandre FAYEULLE – intervenant de cette conférence, auteur et entrepreneur – tente de bâtir des ponts entre les enjeux des entreprises et son expérience personnelle de la vulnérabilité face à sa maladie.

Olivier HAMANT – chercheur Français en biologie et biophysique – nous offre un terme complémentaire : la robustesse. Selon lui, la différence entre un système robuste et un système basé sur la performance réside dans l’acceptation de la vulnérabilité.

Par cette notion de performance, Olivier HAMANT suppose – entre autres – une culture de la compétition. Lutter sur son marché – contre la concurrence – avoir le contrôle sur la valeur – avoir la maîtrise sur le travail – optimiser les ressources pour gagner plus et ce jusqu’à imaginer remplacer l’humain par l’artificiel – si celui-ci est plus compétitif – si jamais on y gagne encore plus. Le culte de la performance ne serait qu’une fuite grandiose de toute vulnérabilité – mais qu’est-ce qu’on y perd ?

Le propos d’Alexandre FAYEULLE est une ode à la vulnérabilité. Il emploie une métaphore : le Kintsugi. Au Japon, certains artisans utilisent des feuilles d’or pour réparer des objets brisés. Grâce à cette technique, ces objets abîmés deviennent encore plus précieux.

Composer avec les vulnérabilités – les fissures – qui constituent inévitablement nos organisations – notre vase – n’est pas une perte de temps ou une manière non productive d’aborder le développement de nos activités. 

Les expérimentations que le Club Noé accompagne depuis maintenant plus de dix ans démontrent au contraire que les plus belles trajectoires vers de nouveaux modèles économiques bien plus robustes proviennent d’un travail d’acceptation des limites et des impasses de nos organisations classiques.

Je produis beaucoup d’utilité pour mes clients – j’ai le sens du travail bien fait – mais pour m’ajuster aux prix du marché je ne valorise qu’une petite partie de mon travail et de sa valeur. Nos logiques contractuelles nous rendent vulnérables.

Je devais produire ceci pour répondre au cahier des charges – mais mon travail sur le dossier révèle qu’il faudrait finalement mieux faire autrement. Nos modes d’organisation nous rendent vulnérables.

L’acception des vulnérabilités qui se manifestent dans nos activités – notamment à l’échelle des modèles économiques qui conditionnent notre travail – est un levier. La mise en discussion des contraintes des uns et des autres (définition de la coopération) permet de transformer nos expériences professionnelles en ressources collectives.

Cela ne va pas de soi. Nous avons besoin d’espaces (de réflexivité – selon notre jargon – c’est-à-dire des espaces de relecture collective de nos expériences vécues) pour reconstituer les vases en morceaux. 

Nous avons besoin de compétences – d’animation de temps réflexifs, entre autres – pour réparer nos vases avec des feuilles d’or. Nous avons besoin de points de repère pour penser notre travail – c’est précisément là : l’utilité de la logique de l’EFC.

Maxime – animateur du Club Noé

Les Universités de l’Économie de la Fonctionnalité et de la Coopération (EFC) sont des rendez-vous annuels incontournables de notre mouvement. C’est à Bordeaux que se tiendra cette nouvelle édition (20 et 21 Novembre).

Tables rondes, ateliers divers et temps de rencontres conviviaux, sont de ces occasions de transformer nos expériences – celles de centaines de professionnels engagés avec l’EFC au national (et quelque peu à l’international), en ressources collectives. Un patrimoine vivant d’expérimentations passionnantes et de nouvelles pratiques inspirantes que nous œuvrons à nourrir – à entretenir.

L’occasion pour le Club Noé d’animer l’un des ateliers à l’affiche, autour d’une nouvelle ressource développée avec nos adhérents. Une Bande Dessinée qui met en récit la trajectoire de la ressourcerie ATRE avec l’EFC. Un support touchant, drôle et on ne peut plus pertinent pour parler du travail – vous faire parler de votre travail !

Pour vous inscrire aux Universités, pour réserver votre participation aux ateliers de votre choix et retrouver le programme détaillé – cliquez ici !

Prochaine journée d'initiation

Il y a de nombreuses formations. Cette journée d’initiation est davantage une journée de déformation. Déconstruire les impasses de l’économie classique – questionner la pertinence de vos modes d’organisation – zoomer et dézoomer sur votre travail – l’économie de la fonctionnalité et de la coopération (EFC) est un ensemble de clés de lecture on ne peut plus approprié pour ce faire.

Profitez de cette journée du Vendredi 7 Novembre de 9h à 17h dans l’Espace de coworking CoopConnexion à Lens (18 Rue Victor Picard), pour prendre du recul sur votre modèle économique. Faites en profiter vos collaborateur.rices pour qu’ils ou elles puissent nourrir leur regard sur votre propre activité – ce qu’elle est et ce qu’elle pourrait être d’une toute autre perspective. Plus d’infos et inscription par ce lien !

Travail - Pourquoi ça bugge ?

Telle est l’accroche du prochain atelier mensuel ce Mardi 18 Novembre de 13h à 14h par visioconférence.

L’Économie de la Fonctionnalité et de la Coopération (EFC) est un ensemble de points de repère qui interroge les rouages de nos modes d’organisation – qui questionne ce qui se joue dans notre travail. Rapports de force – tromperies – incompétences – pollutions – épuisements – quelles sont les racines du mal ? Seraient-elles là, sous nos pieds, enracinées dans nos propres modèles économiques ?

Ce format est destiné à offrir un espace de discussion et de respiration en abordant des thématiques différentes à chacune de nos rencontres. 

Nos ateliers mensuels sont accessibles gratuitement et pour toutes et tous, sous simple réserve d’inscription sur notre site.

Ne manquez pas cette riche occasion de prendre de la hauteur sur votre organisation – d’en parler le temps d’un thé. Plus d’infos et inscription par ce lien !

Une belle bouteille à la mer

Repenser l’accessibilité à la propriété immobilière – un défi on ne peut plus complexe qu’a décidé d’entreprendre Salim BELLA via son projet REFINK – adhérent du Club Noé. 

La propriété immobilière est bien souvent soumise à des enjeux de profitabilité du secteur bancaire. Des foyers solvables – que rencontre Salim – se voient refuser la possibilité d’obtenir un prêt lorsque les facteurs de cette sécurisation de la profitabilité ne sont pas totalement réunis.

Un sujet qui touche. En discussion avec la Mairie de Roubaix pour sonder la pertinence de son projet et les probables coopérations avec le secteur public, Salim nous rapporte qu’un agent de cette ville – la plus pauvre de France – lui confie que presque 80% des logements à Roubaix sont des locations. Quand on a autant de locataires, on a beaucoup de gens de passage. Difficile d’impliquer dans la vie des quartiers – de faire territoire, durablement – de se projeter.

Bien plus que l’accession à quatre murs, la question qu’entreprend REFINK est une question vivante. Discuter du projet de vie. Activer la mobilisation citoyenne. Animer la coopération entre des personnes qui vendent et ont besoin d’avoir confiance – des personnes qui acquièrent et qui doivent prendre en compte leurs responsabilités, mobiliser leurs proches et s’engager – et des citoyens qui doivent comprendre les intérêts de cet investissement financier. Mettre en discussion les contraintes de toutes et tous. Accompagner chaque parties-prenantes. Sécuriser le projet. Mettre en perspective la réhabilitation – la rénovation – avec des acteurs des métiers du bâtiment qui rejoignent la démarche coopérative. Le métier qui se dessine derrière le projet REFINK est aussi ambitieux que pertinent.

Un premier projet démonstrateur est en cours. Des dizaines d’investisseurs engagés ont rejoint l’aventure et à date de la parution de ce journal, c’est encore la somme de 30 000 euros qu’il reste à investir dans le dossier de François et sa fille – sur les 138 888 euros annoncés dans la lever de fonds.

La signature officielle a pu être repoussée au 17 Octobre. Pour participer à cette première lever de fonds et investir dans un projet d’avenir, contactez au plus vite le porteur du projet par cette adresse : salim.bella@refink.fr