Un petit point pour commencer sur mon parcours personnel au sein de l’institution : j’ai assuré
pendant sept années l’accompagnement des réseaux d’entreprises sur les questions d’emploi,
de temps de travail. J’ai ensuite rejoins la direction de l’environnement en 2002 avec pour
mandat de qualifier un lien entre politiques environnementales et questions économiques.
A l’époque dans l’organisation régionale existaient une direction économique qui appuyait
les entreprises et une direction de l’environnement qui mettait en avant les dimensions
environnementales de l’activité.
En 2003 la région a accueilli les premières assises nationales du développement durable. A
cette occasion s’est initié un travail pour répondre à la question « à quelles conditions une
politique environnementale appuie une politique économique ? ».
Une étude a été menée sur les façons d’intégrer les enjeux environnementaux dans les
dimensions économiques. Mais tout de suite s’est posé la question : « de quel modèle
économique parle-t-on ? ». Cherche-t-on à « Verdir » l’économie ? Doit-on aller vers l’écologie
industrielle, le développement de services (développement des aspects immatériels) ? Quel
décrochage entre développement économique et utilisation de matière et d’énergie ?
Une autre question est celle de la finalité de l’intervention publique. Quelles modalités dans
l’accompagnement vers un autre modèle de développement ? En réponse, la région pose
qu’une des finalités de l’action publique est le développement d’un patrimoine immatériel
local.
Nous sommes conscients des limites dans l’intervention publique telle qu’elle est menée. Par
exemple, la mise en œuvre de démarches d’éco-conception permet de réduire le coût matière
à l’échelle de l’unité produite mais à une échelle globale cette démarche ne remet pas en
cause un modèle basé sur la vente d’un bien.
D’où la volonté de tracer des perspectives d’évolution et de voir comment accompagner
l’entreprise dans son évolution. Avec des constats : on ne peut pas faire évoluer l’entreprise
à notre niveau par la réglementation, ni par l’aide directe. En conséquence, construisons des
points de référence et voyons comment mobiliser l’ensemble des acteurs pour accompagner
les entreprises vers ces références.
La recherche-action que nous allons présenter ci-après s’inscrit dans une série d’actions qui sont
de nature à peser sur le contenu de la politique régionale 2014-2020, dans une logique de
changement de modèle économique. D’où la nécessité de poser les bases, les outils, d’agir au
niveau du modèle de développement. Une des idées est de créer d’autres leviers d’innovation.
L’étude-action va venir impacter par exemple la stratégie régionale sur le financement de
l’innovation immatérielle.

Ils créent ainsi le Club Noé.

EN 2002.
Le laboratoire d’intervention et de recherche Atemis, qui travaillait alors sur les risques psycho-sociaux et les troubles musculo-squelettiques liés au travail, s’était rendu compte que l’on ne pouvait pas agir sur les enjeux de santé au travail si l’on ne changeait pas de modèle économique. Suite à une demande d’un service de notre région, ce laboratoire livre une étude au Conseil Régional Nord-Pas de Calais visant à répondre aux deux enjeux suivants :

Comment mener un développement qui intègre à la fois des enjeux économiques, sociaux et environnementaux ?
Comment sortir du paradoxe dans lequel les industries du recyclage sont pris : si demain il y a moins de déchets, ces entreprises ne seront plus rentables alors qu’elles visent dans le fond à réduire la quantité de déchet ?

C’est en répondant à ces enjeux que naît en région le concept d’économie de la fonctionnalité.

2009
Le Conseil Régional Nord-Pas de Calais, au travers de la Direction Environnement, lance un appel à participer à une étude-action sur le sujet « PME et économie de la fonctionnalité ».

Ce sont 4 réseaux sollicités (CCI Grand Lille, CJD, CD2E, Réseau Alliances) en partenariat avec le laboratoire d’intervention et de recherche Atemis, rejoints ensuite par le CERDD, qui s’engagent en convaincant 9 entreprises parmi leurs adhérents à participer à l’étude recherche.

De vraies perspectives émergent alors avec les PME impliquées, et chacun des réseaux engagés confirme sa détermination à poursuivre le travail sur le sujet.

EN 2012.
Le CJD et Réseau Alliances réunissent 22 dirigeants de PME pour aller plus loin dans la mise en œuvre du modèle de l’économie de la fonctionnalité. Ils montent ainsi un dispositif d’accompagnement d’un an qui fera émerger des pistes concrètes d’action et d’évolution pour les participants. Ce changement de paradigme dans la réflexion des dirigeants qui s’ouvrent à de nouveaux acteurs, permettent de dépasser les limites du modèle actuel et de créer de la valeur en résolvant conjointement des enjeux sociaux, environnementaux et économiques.

Émergent de cette expérimentation des attentes concrètes de ces dirigeants pour lever les freins à leur transformation.

2013
Les différents acteurs engagés dans la dynamique des nouveaux modèles économiques (Atemis, CCI Grand Lille, CD2E, Cerdd, CJD, Réseau Alliances, Région Nord-Pas de Calais) souhaitent renforcer la coopération entre leurs actions respectives et travaillent sur la création d’une nouvelle association portant un projet global commun sur le développement des nouveaux modèles économiques.

Ils créent ainsi le Club Noé.

projets financer : flexink / gesnord