Les intuitions d’un développement économique plus souhaitable face aux enjeux sociaux et environnementaux ont conduit notre mouvement à expérimenter. Nous expérimentons de nouveaux repères professionnels dans le réel de plusieurs centaines d’organisations diverses. Ce travail produit de nombreuses connaissances.
Nous laissons dans cet espace ressource des traces de nos aventures, nous mettons nos expériences dans cet herbier pour qu’il sèche, pour que d’autres s’inspirent de la diversité de nos récits.
Quels nouveaux repères commerciaux adopter si le modèle économique de l’entreprise n’est plus lié à la vente de toujours plus de volumes de biens et de services standards ?
Telle fut l’une des problématiques développées lors de la plénières du Club Noé de Février 2022. L’occasion de partager notre référentiel, produit à partir d’une mise au travail de situations réelles chez nos adhérents. En voici la substance.
Traditionnellement, le manager doit tirer les files de la conformité du travail par rapport au prescrit. Avec notre prisme, il s’agit plutôt d’adopter de nouveaux repères vis-à-vis du travail réel. Explications !
De nombreuses clés de lecture composent le trousseau de l’EFC. La subjectivité en est une particulièrement dorée. Si cette clé là ouvre bien des portes, elle a d’abord vocation à en fermer une. Celle de notre tendance à objectiver la valeur que nous produisons et à invisibiliser notre propre travail derrière des marchandises. Pour autant, la valeur : ça se discute !
L’accroche du mot « Economie de la Fonctionnalité et de la Coopération » fait de plus en plus de bruit. Pour autant, il n’est pas instinctif de comprendre d’emblée ce qui ce cache derrière cet énoncé. Ce « petit » article démontre la logique pourtant fluide qui relie la nécessité de la coopération pour resituer nos activités à l’échelle de leurs fonctionnalités.
Le Club Noé est animé depuis quelques temps par une quasi obsession : tenter d’engager l’ensemble de ses adhérents à s’approprier structurellement une certaine démarche que nous appelons la « réflexivité ».
La réflexivité pourrait se traduire par la relecture de nos expériences vécues, dans une visée de professionnalisation collective. Nombre d’enjeux sont déterminés par la capacité d’aborder notre travail comme une question subjective.
Pour vous aider à appréhender ce qui se cache plus en profondeur derrière cette notion primordiale, voici un moyen mnémotechnique : l’escargot réflexif !
Les expérimentations de la logique de l’Economie de la Fonctionnalité et de la Coopération ont pu faire la preuve qu’il est possible de découpler la relation entre hausse du chiffre d’affaires et hausse des consommations de matières premières. C’est là notre perspective environnementale, ce que nous appelons l’effet ciseaux.
Plutôt que de concentrer la question de la santé au travail autour d’enjeux relationnels, de personnalités et parfois presque psychanalytiques, le prisme de l’EFC s’intéresse à questionner nos modèles économiques en ce qu’ils conditionnent toute l’organisation et les maux de ceux qui finissent par la subir.
Symptômes : Perte de sens (au travail) – Propos incohérents – Invisibilisation – Déclenchement de rapport de force.
Thérapie : Pratiquer l’Economie de la Fonctionnalité et de la Coopération de manière structurelle dans votre organisation.
Répondez au cahier des charges, conformez-vous à l’appel d’offre, suivez le process et récitez le discours : Jacques vous a dit de suivre le prescrit, mais Jacques aurait-il tord ?
Plénières, interviews, conférences et documentaires : notre vidéothèque vous permettra de revivre les moments forts et vivant de notre communauté d’action et de pensée.
Logique industrielle et servicielle, ressources immatérielles, externalités, sphères fonctionnelles et bien d’autres termes composent le langage de l’EFC (loin d’être extraterrestre). En voici le petit lexique non-exhaustif !
Les anglo-saxons utilise le mot « Business Model » pour aborder le sujet du modèle économique. Cette expression que nous avons fini par adopter, fait pourtant tâche. Elle met uniquement l’accent sur les conditions dans lesquelles une activité génère de l’argent. La rentabilité d’une organisation est bien entendu nécessaire, importante et décisive. Il n’y a pas de modèle économique sans rentabilité. Pour autant, ce n’est pas la seule question à poser, ni même la question centrale. Notre approche est plus étendue.
Le prisme de l’EFC propose de réinterroger un ensemble de pratiques et de repères professionnels particulièrement bien installés dans les certitudes communes (quantifier la valeur, deviser une offre standard, etc.). Penser nos organisations autrement est-il pour autant naïvement idéaliste ?
Pour s’approprier au mieux les clés de lecture de l’EFC et mettre en pratique ce référentiel, faut-il s’être constitué dans un temps inévitablement long une boîte à outils on ne peut plus particulière. Faut-il surtout y faire rentrer une échelle, une loupe, un sonar, un miroir et bien d’autres équipements qui prennent leur sens dans cette lecture originale et mnémotechnique.
Christophe Dejours, Christian Du Tertre, les publications du laboratoire ATEMIS, celles du CERDD et plus encore : venez piocher les références de Noé !
Lorsque l’on questionne des situations réelles au travail, il est très fréquent d’entendre qu’un geste, qu’une attention particulière ou encore qu’un effort qui dépasse le cadre prescrit de l’activité : « est fait naturellement ». Zoom sur un dangereux défaut de langage !